Remarqué par ses qualités de songwriting à la sortie de leur premier album Today, It’s A Wonderful Day (Grand Harmonium Records, UK), le groupe formé par Manuel Ferrer se refonde autour de 6 musiciens.
Manuel Ferrer (chant)
Manuel Bichon (guitares/choeurs/basse)
Romy Marx (guitares)
Olivier Bucquet (basse/choeurs/claviers/saxophone)
Emilie Buttazzoni (vibraphone/claviers)
Régis Martel (batterie)
Cet album de pop orchestrale, une dream-pop aux frontières du psychédélisme, s’enclenche comme un road-movie amoureux et solaire, aux contrastes forts. Un film imaginaire aux références multiples, porté par la voix de Manuel Ferrer (textes) et né de sa complicité avec Manuel Bichon, compositeur et homme-orchestre qui a conduit la plupart des arrangements du disque : routes harmonieuses et sinueuses, parsemées de recoins et de virages où s’entrechoquent carillons délicats, guitares oniriques, vibraphones aux textures cristallines, choeurs aériens, cordes soyeuses, piano et autres cors d’harmonie. Leur musique renvoie tour à tour à l’hommage aux westerns existentiels (les montagnes réverbérantes de Smoky Mourners), en passant par le cor joueur de Still Worlds, évoquant la magie féerique et généreuse d’un Nino Rota : douceur enchanteresse et fougue romantique en lignes claires, jusqu’aux résonances cold-wave de By The Dawn Of Monday qui semble tout droit sortie des bandes-son berlinoises de Wim Wenders. La séquence finale du titre est soutenue par une rythmique aux airs de parade tonitruante, en marche vers une montée dramatique, chaotique et oppressante.
Cette traversée fait défiler un décor bordé de chansons qui s’imposent d’entrée de jeu comme de véritables singles : le clinquant et ironique Black Limo, l’étrange climat de surf flippé d’un Fell Foot Wood aux guitares acérées, ou encore l’accroche brumeuse très britannique de The Sordid Tango.
D’autres paysages plus arides évoquent des émotions à la fois contenues et expressives, au bord d’une théâtralité qui invite l’auditeur à tous les contraires : dès l’ouverture, un Opening Night en clair-obscur nous plonge dans un monde de silence vaporeux, où l’intimité d’un arpège s’exprime dans des espaces panoramiques aux coulées de lave. Ce départ déploie par fragments les tonalités du disque.
Ce « music-movie» avant tout psychologique, est construit autour de ce qui pourrait ressembler à un hymne à Venus, l’amour fou et ses aléas, parfois parsemés d’embuches. C’est tout son trajet fantasmé qui importe, et mène aux derniers mots du disque, en forme de regrets et d’aveu coupable : « Forgive me if I was a coward as I was so detached, it wasn’t me».
Loin des musiques de genre qui les place d’emblée à l’abri des agitations de la tendance, la créativité d’A SINGER MUST DIE sonne avant tout comme une musique d’auteurs, au pluriel et au sens large. Le monde qu’ils dessinent est agité par des sentiments extrêmes, où l’auditeur croise notamment une galerie de monstres de cirque, dans un Sordid Tango aux allures de comédie humaine (« Any resemblance to freaks living is cruelly accidental »). Une variation clairement inspirée des Freaks attachants et profondément humains de Tod Browning. Encore dans les parfums de la parade, s’écrivent des histoires intimes, chansons pour surprendre les spectateurs vénusiens. Dans Christmas Will Never Be As It Was, on essaie les rythmes cardiaques et cliquetis sonores comme appuis dans la recherche froide d’une disparue. Toujours en quête de lumière, quand l’espoir est une solution, cet As If We Could Make Unique Things Twice s’impose comme un véritable tremblement auditif majestueux entre espaces et temps, livrant les influences multiples du groupe, ou encore cet intérieur humain à la peau encore frêle pour pouvoir être armure qu’est A Right Arm Beyond Love, dont les lettres encore douloureuses trouvent la force de parler enfin de l’absence, dans l’équilibre intense des sons et des mots, équilibre dont A SINGER MUST DIE est maître et gardien.
Tour à tour conquérante, introspective et lumineuse, la musique du groupe s’impose à la fois dans une approche toute originale et sous une forme de classicisme pop. Avec des chansons libres et intemporelles, qui refusent les chemins balisés.
Manuel Ferrer (chant)
Manuel Bichon (guitares/choeurs/basse)
Romy Marx (guitares)
Olivier Bucquet (basse/choeurs/claviers/saxophone)
Emilie Buttazzoni (vibraphone/claviers)
Régis Martel (batterie)
Cet album de pop orchestrale, une dream-pop aux frontières du psychédélisme, s’enclenche comme un road-movie amoureux et solaire, aux contrastes forts. Un film imaginaire aux références multiples, porté par la voix de Manuel Ferrer (textes) et né de sa complicité avec Manuel Bichon, compositeur et homme-orchestre qui a conduit la plupart des arrangements du disque : routes harmonieuses et sinueuses, parsemées de recoins et de virages où s’entrechoquent carillons délicats, guitares oniriques, vibraphones aux textures cristallines, choeurs aériens, cordes soyeuses, piano et autres cors d’harmonie. Leur musique renvoie tour à tour à l’hommage aux westerns existentiels (les montagnes réverbérantes de Smoky Mourners), en passant par le cor joueur de Still Worlds, évoquant la magie féerique et généreuse d’un Nino Rota : douceur enchanteresse et fougue romantique en lignes claires, jusqu’aux résonances cold-wave de By The Dawn Of Monday qui semble tout droit sortie des bandes-son berlinoises de Wim Wenders. La séquence finale du titre est soutenue par une rythmique aux airs de parade tonitruante, en marche vers une montée dramatique, chaotique et oppressante.
Cette traversée fait défiler un décor bordé de chansons qui s’imposent d’entrée de jeu comme de véritables singles : le clinquant et ironique Black Limo, l’étrange climat de surf flippé d’un Fell Foot Wood aux guitares acérées, ou encore l’accroche brumeuse très britannique de The Sordid Tango.
D’autres paysages plus arides évoquent des émotions à la fois contenues et expressives, au bord d’une théâtralité qui invite l’auditeur à tous les contraires : dès l’ouverture, un Opening Night en clair-obscur nous plonge dans un monde de silence vaporeux, où l’intimité d’un arpège s’exprime dans des espaces panoramiques aux coulées de lave. Ce départ déploie par fragments les tonalités du disque.
Ce « music-movie» avant tout psychologique, est construit autour de ce qui pourrait ressembler à un hymne à Venus, l’amour fou et ses aléas, parfois parsemés d’embuches. C’est tout son trajet fantasmé qui importe, et mène aux derniers mots du disque, en forme de regrets et d’aveu coupable : « Forgive me if I was a coward as I was so detached, it wasn’t me».
Loin des musiques de genre qui les place d’emblée à l’abri des agitations de la tendance, la créativité d’A SINGER MUST DIE sonne avant tout comme une musique d’auteurs, au pluriel et au sens large. Le monde qu’ils dessinent est agité par des sentiments extrêmes, où l’auditeur croise notamment une galerie de monstres de cirque, dans un Sordid Tango aux allures de comédie humaine (« Any resemblance to freaks living is cruelly accidental »). Une variation clairement inspirée des Freaks attachants et profondément humains de Tod Browning. Encore dans les parfums de la parade, s’écrivent des histoires intimes, chansons pour surprendre les spectateurs vénusiens. Dans Christmas Will Never Be As It Was, on essaie les rythmes cardiaques et cliquetis sonores comme appuis dans la recherche froide d’une disparue. Toujours en quête de lumière, quand l’espoir est une solution, cet As If We Could Make Unique Things Twice s’impose comme un véritable tremblement auditif majestueux entre espaces et temps, livrant les influences multiples du groupe, ou encore cet intérieur humain à la peau encore frêle pour pouvoir être armure qu’est A Right Arm Beyond Love, dont les lettres encore douloureuses trouvent la force de parler enfin de l’absence, dans l’équilibre intense des sons et des mots, équilibre dont A SINGER MUST DIE est maître et gardien.
Tour à tour conquérante, introspective et lumineuse, la musique du groupe s’impose à la fois dans une approche toute originale et sous une forme de classicisme pop. Avec des chansons libres et intemporelles, qui refusent les chemins balisés.